La Cavac affronte les incertitudes du bio
Le groupe coopératif vendéen Cavac, très présent sur les filières bio, doit gérer le pincement du marché, en particulier en productions animales. Les résultats de l'exercice 2021-2022, présentés le 16 décembre, sont bons malgré les bouleversements de 2022.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le 16 décembre, et comme chaque année, la Cavac a fait le point devant la presse en amont de la tenue de son assemblée générale. Clos au 30 juin 2022, l'exercice 2021-2022 affiche de bons résultats, avec un chiffre d'affaires de 1,16 Md€ en hausse, en lien avec l'inflation. En croissance aussi, les fonds propres atteignant 143 M€. Le résultat net est en retrait (7,6 M€ contre 10,2 M€ en 2020-2021) et la capacité d'autofinancement stable (30 M€).
2022, année charnière
« Une année charnière », c'est ainsi que la coopérative qualifie 2022. Après une bonne collecte 2021, elle doit affronter, comme toute la profession, inflation, crise énergétique, remontée des taux d'intérêt... La récolte 2021 affiche 874 015 tonnes. 83 000 t sont en bio et C2, pour 25 700 ha. En 2022, malgré une hausse des surfaces (27 400 ha), les volumes bio sont en baisse à 67 000 t. Un recul concomitant à un « pincement du marché bio », pointe Jacques Bourgeais, directeur général de la Cavac, rappelant que la coopérative est « historiquement impliquée » : « On considère représenter 10 % de la collecte nationale bio. » D'un manque de marchandise, « on est passé en situation d'exporter des céréales », fait part Jacques Bourgeais.
En productions animales bio, la situation est pire, car les produits sont plus touchés par la déconsommation. Les volumes d'aliments bio sont en baisse, et les déconversions se rapprochent. « On accompagne les adhérents en porc bio à passer à autre chose », illustre le directeur qui, plus généralement sur le sujet du bio, « n'est pas très serein pour 2023 ».
Une dotation pour aider les jeunes éleveurs
En conventionnel, la situation est aussi à l'érosion en élevage. « C'est conjoncturel pour certaines filières comme la volaille avec la grippe aviaire, et plus structurel pour les lapins, le porc, les bovins », analyse Jacques Bourgeais. Depuis le 1er janvier 2022, la coopérative accompagne les éleveurs qui s’installent via la création de la « dotation élevage », une aide qui s’élève jusqu’à 15 000 €. Pour l'instant, 80 jeunes agriculteurs en ont bénéficié, pour un total de 734 000 €. Une nouvelle activité, les brebis laitières, est en train de se développer. Déjà, neuf éleveurs sont collectés par Eurial.
Par ailleurs, les autres activités se portent bien, que ce soit les jardineries, Vertys (maraîchage, horticulture pépinières, espaces verts, + 22 %) ou Cavac biomatériaux. Les filiales agroalimentaires (Atlantique alimentaire, Biofournil...) sont en léger recul à 1,3 % du CA. Un nouvel espace « Cagettes et mogettes », avec des produits fermiers et locaux, a été ouvert dans plusieurs Gamm vert.
21 M€ investis
21 M€ ont été investis sur l'exercice, dont la moitié pour des investissements récurrents (véhicules, entretien des sites...). Parmi les autres chantiers, sur le site de Fougeré, l'installation de 17 cellules a démarré et du stockage fertilisant a été construit. Le centre de pressage et de conditionnement des déchets plastiques et cartons a aussi été rénové. À Sainte-Hermine, les travaux pour la nouvelle usine Biofib isolation ont démarré. Cavac biomatériaux a aussi pris des parts dans une société proposant de l'isolation en paille.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :